10 mars 2011

Dette odieuse et Corruption

"Le pays était dans la détresse la plus profonde.
L'immoralité régnait dans les hautes sphères du Gouvernement;les emplois lucratifs étaient mis en vente et la justice meme n'était pas à l'abri de la corruption générale.Enfin,le peuple exploité par tous les fonctionnaires s'étiolait dans la misère et regardait le Gouvernement comme une calamité;aussi s'en méfiait-il comme d'un ennemi et s'employait à se soustraire à son autorité.Une détestable Administration avait fait perdre à l'autorité son prestige et la confiance de la population .
Mustapha Khaznadar est resté au Ministère menant à son gré et sans controle les affaires de la Tunisie pendant 37ans et il fit la ruine complète du pays en contractant des emprunts scandaleux qui grévèrent l'Etat d'une dette énorme en particulier auprès de la Maison d'Erlanger de Paris''-cf le fameux Baron d'Erlanger de SidiBouSaid ...
''Les revenus du pays ne pouvant plus suffire au paiement des intérets de la dette,il fallut en 1869 les suspendre:c'était à la faillite que le Khaznadar avait conduit la Tunisie.
Déjà en 1864,toute la population d'un bout à l'autre du pays s'était insurgée -insurrection d'Ali Ben-Ghedhahem-contre la funeste administration de Mustapha Khaznadar.Aussi lorsqu'il fut destitué en 1870,toutes les villes,toutes les tribus manifestèrent leur joie par des fetes et des réjouissances.
Quand pendant 37 ans un homme ayant le devoir impérieux de faire le bien,ne s'est servi du pouvoir supreme que pour faire le mal,l'opinion,qui peut s'appeler encore la vérité et le bon sens,exige que les responsabilités encourues suivent leurs cours,et un Gouvernement se manquerait à lui-meme s'il ne savait pas faire justice.
L'impunité eut-été un outrage à la conscience publique.
Khaznadar fut simplement gardé à vue dans son palais somptueux,il ne fut pas mis au secret et on le laissa communiquer librement avec l'extérieur.Après la constitution d'un Tribunal extraordinaire et la mise sous sequestre de ses biens,Khaznadar ecrivit une lettre de supplication au  Bey Mohamed Sadok qui consentit un arrangement à l'amiable.Cet arrangement faisait abandon de deux tiers des réclamations du Gouvernement et laissait ainsi,à l'ancien Premier Ministre,la disposition d'une fortune colossale dont une grande partie était constituée par les obligations tunisiennes c'est à dire une partie de la dette qui avait conduit le pays à la banqueroute.
Toutes les poursuites s'arretèrent et Mustapha Khaznadar put jouir de sa liberté et continuer ses intrigues.''
C'est ainsi que le général Kheredine s'exprimait dans ses mémoires en relatant cette descente aux enfers de la Tunisie sous la conduite de gens sans scrupules.

L'impunité effective qui prévalue fut un bien mauvais service rendu aux générations futures quand il aurait fallu donner un exemple historique pour mettre un terme définitif à ce genre de pratiques et qu'elles ne se reproduisent plus en Tunisie.
Et ce qui devait arriver est arrivé...un siècle plus tard la Tunisie  fut de nouveau pillée par ses dirigeants et en voie d'etre livrée à ses créanciers.En effet,c'est par le recours à un endettement massif que des sommes et richesses considérables ont pu etre crées artificiellement et détournées en toutes impunité depuis 1987:
De meme qu'en 1870 la corruption avait engendré la mise sous tutelle étrangère de la Tunisie à cause de la dette excessive contractée et souvent détournée à des fins frauduleuses,on peut craindre le meme scénario après le 14 Janvier 2011.
Il conviendrait de traiter les affaires de corruption avec une extreme rigueur et de mener à l'avenir une politique de tolérance-zéro vis à vis de ce fléau en suivant l'exemple des pays Scandinaves ou de Singapour car il en va de la souveraineté du pays,de sa prospérité et de sa cohésion.C'est une question de volonté et de moyens.
Quant à la dette extérieure de l'Etat qui s'élève à environ TND 20 Milliard, il s'agit de la réduire au plus vite en rapatriant le maximum de sommes détournées à l'étranger et en les consacrant prioritairement à sa réduction pour la partie à court-terme qui a été placée sur les marchés financiers. 
Pour la partie libellée à moyen-long terme et contractée principalement auprès de la France,de la Banque Mondiale et de la B.E.I il serait légitime d'en réclamer l'allègement voire l'effacement en récompense des bienfaits planétaires de la Révolution Tunisienne.
Au lieu de subir passivement les malus des agences de rating sans scrupules,la Tunisie est en droit de réclamer un bonus amplement mérité auprès de la communauté financière mondiale.
Nous reconnaitrons alors nos véritables amis.

Salem


1 commentaire:

faiez a dit…

اللي يكتب هكا وبعمق وفهم ومنهجيةوفايق بالتحديات اللي تجابه الثورة التونسيةوالاولويات اللي لازم نبداو بيها لازم ننتخبوه للمجلس التاسيسي انا صوتي معاك سي رفيق من الان لو فكرت ترشح روحك

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