13 avril 2011

Place aux jeunes.



D'après l'Institut National de la Statistique le taux de chomage par niveau d'instruction était le suivant en 2009:


  • Analphabètes: 6%
  • Primaire:       10%
  • Secondaire:   14%
  • Supérieur:     22%

Cette situation invraisemblable est une insulte au savoir dans la mesure ou plus le niveau d'instruction est élevé et plus grand est le risque du chomage.Ce phénomène négatif n'a cessé de s'accroitre ces dernières années avec le taux de chomage des diplomés du supérieur passant de 14% en 2005 à  17% en 2006 puis 18% en 2007 et 20% en 2008.Au vu de cette série inquiétante,il est à craindre que le taux soit d'environ 25% en 2011,soit un diplomé du supérieur sur quatre au chomage!


Employabilité.
Certains expliquent ces difficultés par le manque d'employabilité de ces jeunes diplomés.En fait,il faudrait aussi que les employeurs remplissent davantage leur role de formateur en pariant sur le potentiel de ces jeunes plutot que sur leur capacité à etre immédiatement opérationnel.A cet égard,il est regrettable que la pratique des stages de formation rémunérés soit insuffisamment développée pendant ou après le cursus universitaire.L'agence nationale pour l'emploi et le travail temporaire devrait davantage contribuer à travers le territoire à dénicher ces opportunités voire à les provoquer.Cette structure qui fait de louables efforts,mériterait de disposer de plus de moyens pour accomplir sa mission.De meme,le ministère des affaires étrangères devrait également etre celui de la coopération internationale et les ambassades devraient prospecter partout dans le monde les possibilités de formation professionnelles.Il conviendrait aussi d'associer plus étroitement les organismes professionnels et les syndicats aux programmes universitaires et aux orientations afin de mieux profiler les besoins.
Quant aux jeunes il faudrait qu'ils prennent conscience que le diplome qui leur a été délivré n'est pas un aboutissement mais tout au plus un certificat de connaissances et qu'il ne représente aucunement une garantie de compétence.C'est par la multiplication des expériences professionnelles qu'ils pourront faire leurs preuves.


Entrepreneuriat.
Au-delà de l'employabilité des jeunes diplomés c'est l'entrepreneurialité  qu'il conviendrait de promouvoir dans notre pays.En effet,ni le secteur public,ni le secteur privé de la Tunisie ne sont en mesure d'absorber les flux annuels qui se présentent sur le marché et qui laissent bon an mal an près de vingt mille diplomés du supérieur sur le carreau.
Nous proposons donc d'allonger tous les cursus universitaires d'une année supplémentaire qui serait consacrée à l'élaboration d'un projet individuel ou en équipe.Cette année de majoration en entrepreneuriat serait le meilleur service que l'on puisse rendre à ces jeunes avant de rentrer dans la vie active et avant de se résoudre au salariat.En étudiant la faisabilité d'un projet de sa conception jusqu'à sa mise en oeuvre nous pourrions ainsi encourager les vocations à la libre entreprise.En sortant du cadre théorique dans lequel ils ont trop souvent été confinés dans les Universités et en se confrontant à la réalité du marché,ces jeunes gagneraient aussi en employabilité;le but de ces projets de fins d'études étant leur mise en oeuvre effective.Ces initiatives pourraient etre de toutes natures et pas nécessairement liées à la filière d'études poursuivie.Celà pourrait etre un projet d'énergies renouvelables,une unité d'agri-tourisme,une association caritative ,une moyenne surface spécialisée,un restaurant à thème ou une école de la gastronomie tunisienne,une unité de montage de maisons préfabriquées ou une agence en économie d'énergie pour les batiments,une salle d'exposition ou une école de design...bref il faudra donner libre cours à l'imagination pour autant que l'idée de départ soit traduisible dans une réalité économique ou culturelle.D'ailleurs l'agence de promotion des investissements ainsi que les nombreux instituts professionnels  regorgent d'idées de projets qui n'ont jamais trouvé preneur.Enfin,les entreprises devraient participer activement en proposant de sponsoriser des jeunes diplomés.Aussi,avec la fin du racket et de la censure, deux secteurs devraient connaitre un grand essor:la distribution et les média.Avec le potentiel inexploité de la franchise ce sont des milliers d'emplois qui pourraient etre créés à travers le pays et les jeunes diplomés universitaires devraient etre prioritaires dans l'obtention des licences.De meme,les média devraient connaitre un développement très important d'autant plus qu'un renouvellement de fond en comble est nécessaire après la dictature et ses outils de propagande.

Administration publique
L'épuration nécessaire de l'administration publique des cadres qui ont bénéficié de passe-droits pour leur appartenance à l'ex-RCD ou pour leur compromission avec la dictature devrait aussi libérer des milliers de postes qui pourraient résorber immédiatement une partie des chomeurs diplomés du supérieur dont le nombre est d'environ 150 000.
Enfin,il conviendrait de mettre à la retraite anticipée les fonctionnaires actuels de plus de 55 ans afin de libérer des postes quitte à augmenter les cotisations aux caisses de retraite.Cette mesure serait exceptionnelle et ne remettrait pas en cause l'age légale de la retraite à 60 ans qui devrait dorénavant etre rigoureusement appliqué. 


Conclusion.
C'est en encourageant l'esprit d'entreprise et d'initiative que l'on pourra combattre efficacement l'esprit d'assistanat,le défaitisme et le fatalisme.
L'année d'entrepreneuriat obligatoire à la fin de tous les cursus universitaires serait une mesure susceptible de résorber en grande partie le trop-plein des jeunes diplomés qui se présentent chaque année sur le marché du travail.
En libérant les énergie créatrices et en sortant des sentiers battus,la Tunisie pourrait devenir une très belle terre d'opportunités:place aux jeunes!



Salem.



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